Nos conclusions

Notre analyse révèle qu’initialement le Tea Party relevait plus d’un buzz médiatique, émanant des blogueurs conservateurs ou des rubriques « médias », que d’un phénomène politique qui a été relayé par les médias. Il n’est pas vrai, contrairement à ce qu’en disent les conservateurs, que les médias « traditionnels » ont fait l’impasse du mouvement à ses débuts. Ils n’ont simplement pas relayé les événements comme étant de nature politique forte, mais comme une « news » d’ordre médiatique. Les circonstances politiques ont probablement joué un rôle important dans l’émergence du mouvement.

Le clivage est plus d’ordre politique et partisan que la division attendue « nouveaux » et anciens médias. Ceci même s’il a souvent été dit que le Tea Party s’était construit autour des nouveaux médias. Il apparaît en fait que la télévision conservatrice Fox News, de même que la chroniqueuse conservatrice Michelle Malkin et le réseau social Facebook tendent à mettre en place un réseau de soutien au mouvement « spontané ». Notre analyse confirmerait donc les observations d’un article paru dans le Washington Post. Elles suggèrent que les réseaux sociaux et les nouveaux médias à l’ère du Web 2.0 sont en interaction avec des jeux politiques. Il incombe donc au journaliste d’analyser ces liens. Tel est peut-être l’enjeu principal du travail journalistique à l’ère des nouveaux médias. Ne pas prendre au pied de la lettre des informations qui ont déjà gagné en force de part leur circulation sur le Net. Il faut les replacer dans leur contexte et reconnaître les avantages que chacun des acteurs peuvent en retirer. Cela reste en continuité avec les règles élémentaires de « sourçage » de l’information, appliquées par la profession. Pour le Tea Party, les jeux sont complexes, et relèvent de logiques qui dépassent le cadre des médias.

Les médias dits traditionnels et les nouvelles plateformes, plutôt que de s’exclure mutuellement, interagissent. Dans le cas du Tea Party, les médias « traditionnels » n’ont définitivement pas été supplantés par les nouveaux canaux d’information.